vendredi 21 août 2015

GENERIQUES 21 AOUT 2015

Et ça continue......(C'est quoi cette Union européenne qui ne sait pas que la France est en train de conclure des contrats d'avions avec l'Inde ? Si ça continue l'Inde qui nous vend de la merde, va finir pas ne plus acheter nos avions !)
Par souci d'impartialité je recopie in extenso l'article paru dans le monde:

L’Union européenne exige de ses Etats membres qu’ils suspendent, à partir du 21 août, la commercialisation de près de 700 médicaments génériques testés et fabriqués en Inde. Cette décision, prise jeudi 16 juillet, fait suite à des irrégularités constatées lors d’une inspection de routine réalisée l’année dernière par l’Agence française de sécurité du médicament (ANSM) sur un des sites de GVK BIO, une entreprise spécialisée dans les essais cliniques et installée à Hyderabad, dans le sud de l’Inde.
Alertée, l’Agence européenne du médicament (EMA) a passé en revue un millier de médicaments testés par GVK au cours des cinq dernières années et conclu que les données pour 700 d’entre eux étaient insuffisantes. Dès janvier, elle a recommandé leur retrait du marché, et plusieurs Etats, dont la France, l’Allemagne, la Belgique et le Luxembourg, avaient suivi son avis.
La liste complète des molécules concernées est en ligne sur le site de la Commission européenne. Il s’agit de copies de médicaments courants, comme l’Advil (antidouleur), le Seroplex (antidépresseur), l’Aerius (antihistaminique) ou encore l’Inexium (pansement gastrique). Plusieurs géants pharmaceutiques sont visés par le retrait, dont l’israélien Teva, numéro un mondial du générique, l’américain Mylan, l’indien Ranbaxy et le français Sanofi.
Manque de « dialogue »
GVK BIO, filiale d’un géant indien du BTP qui se targue sur son site internet de posséder des locaux « 100 % climatisés », conduit des essais cliniques pour le compte de laboratoires indiens et étrangers. L’an passé, les inspecteurs de l’ANSM ont constaté des « irrégularités » dans les électrocardiogrammes de sujets ayant participé à des essais menés entre 2008 et 2014. Ces tests avaient pour objectif de confirmer la bioéquivalence des génériques, c’est-à-dire que leurs effets thérapeutiques sont identiques à celui du médicament de référence.
Dans un communiqué publié en décembre 2014, l’ANSM a toutefois précisé que ces électrocardiogrammes servent uniquement au « suivi des sujets », et n’entrent pas en compte dans l’évaluation des molécules. C’est donc au nom du respect des « bonnes pratiques cliniques », ces règles qui encadrent dans l’Union européenne les tests de médicaments, que Bruxelles suspend la vente des génériques. Les médicaments testés ne présentent aucun risque pour la santé humaine et leur efficacité thérapeutique est avérée. L’EMA précise d’ailleurs qu’ils pourront encore être utilisés dans le cas où il n’existe pas d’alternatives pour les patients. Dans ce cas, les laboratoires ont au maximum jusqu’en janvier 2016 pour apporter les données manquantes.
La mise au ban de 700 médicaments a été révélée par l’agence allemande du médicament, le Bfarm, dans un document publié le 22 juillet et repris par la presse indienne. Jusque-là, la décision de Bruxelles n’avait pas fait grand bruit car elle est diffcile à trouver sur le site de la Commission, même avec l’aide d’un moteur de recherche. Ce n’est cependant pas la première fois que les autorités de l’UE se font « doubler » par une agence nationale, chaque Etat restant maître de sa communication.
L’ANSM, qui n’a pas non plus relayé l’information sur son site, a été la première à décider du retrait de 25 médicaments en décembre 2014 et de 8 médicaments supplémentaires en janvier. Selon le ministère de la santé, le retrait s’est fait sans difficulté. « La question de la continuité de la prise en charge des patients ne s’est pas posée car les médicaments visés étaient peu utilisés en France, et il y avait des alternatives », indique-t-on avenue Duquesne. A la suite du rappel de lots, les patients ont été invités à prendre rendez-vous avec leur médecin pour adapter leur traitement.
« Cela montre que les procédures de contrôle sont efficaces »
Alors que la France, où seulement un tiers des boîtes vendues sont des génériques, cherche à encourager leur usage, cette affaire pourrait-elle miner ses efforts ? « Cela ne doit pas remettre en question la confiance dans les génériques, indique le ministère. Cela montre, au contraire, que les procédures de contrôle sont efficaces (Note personnelle : procédures qui ne sont évidemment pas menées par la France.....) , et que nous avons la capacité de contrôler ce qui se passe sur les sites d’essais et de production, y compris à l’étranger. »
Dans un communiqué, GVK BIO, qui conteste les conclusions de l’EMA, s’est déclarée « déçue par le fait que, malgré de multiples démarches, un dialogue scientifique n’ait pas été enclenché ». Elle indique aussi avoir proposé de mener de nouveaux tests à ses propres frais. Cette décision de la Commission européenne pourrait prendre une tournure diplomatique. A la demande de GVK BIO, un comité d’experts formé par le gouvernement indien a mené une contre-enquête au cours de laquelle aucune anomalie n’a été constatée. En avril dernier, le secrétaire d’Etat au commerce extérieur, Rajeev Kher, a menacé Bruxelles d’entamer des procédures sur le plan commercial et judiciaire, y compris de porter l’affaire devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) si la suspension des mises sur le marché était confirmée*, comme cela vient d’être le cas.(* Note Personnelle : cette phrase indique clairement que les faux médicaments indiens ne sont que du pur commerce, et n'ont rien à voir avec la santé)
Ce n’est pas la première fois que la qualité des essais cliniques menés en Inde est mise en cause. Fin juin, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a émis une notice of concern, à savoir un avis exigeant des actions correctrices urgentes, à destination de l’entreprise Indienne Quest Life Sciences après avoir constaté des irrégularités similaires lors d’essais cliniques. Lors de leur visite à Chennai, les enquêteurs de l’OMS avaient surpris des techniciens de laboratoire en train de remplir à la hâte des formulaires manquants, en les postdatant. Les mêmes électrocardiogrammes avaient été retrouvés portant divers noms de patients à différentes dates. Dans son courrier envoyé au laboratoire, l’OMS va plus loin, expliquant que ces problèmes en Inde « semblent être systémiques par nature et surviennent de nombreuses fois » avec d’autres entreprises du pays.
De multiples scandales
Ces incidents surviennent alors que le secteur indien des essais cliniques est en train de se structurer après de multiples scandales dénoncés par les ONG du pays. Un traitement de lutte contre le cancer du col de l’utérus a été testé sur des jeunes sujets issus de populations tribales par l’ONG américaine Path sans l’accord de leurs parents. Des victimes de la tragédie de Bhopal ont aussi découvert que des médecins testaient sur eux un nouveau traitement contre le cancer sans les avoir prévenues. Entre 2005 et 2012, 2 644 morts ont été recensés lors d’essais cliniques, dont 80 leur étaient directement imputables, et 500 patients ont souffert d’effets indésirables.
Fin 2013, la Cour suprême, estimant que « les essais cliniques sont un paradis pour les laboratoires pharmaceutiques mais se révèlent être un enfer pour l’Inde », avait décidé de les suspendre en attendant de nouvelles régulations encadrant ces pratiques. En juin 2015, la loi a été amendée et de nouveaux comités éthiques devraient voir le jour pour vérifier que les sujets donnent leur consentement au moment des tests, et perçoivent une compensation financière en cas d’incident. Le suivi médical du sujet devra être enfin documenté et archivé.
Le pays est encore loin de devenir le centre mondial des essais cliniques mais il en prend le chemin. Avec près de 16 % de la population mondiale, une grande diversité ethnique et près d’une maladie sur cinq recensées sur la planète, l’Inde est idéale pour tester un grand nombre de molécules. Seuls 2,7 % des essais cliniques y sont effectués, mais ce chiffre a progressé de 3,7 % depuis 2007, alors qu’il a chuté aux Etats-Unis et en Europe. D'après les prévisions du cabinet Frost & Sullivan, le secteur, qui réalisait en Inde 485 millions de dollars en 2010-2011, devrait doubler d’ici 2016
(.image: http://s1.lemde.fr/image/2014/08/19/24x24/1100513176_4_c236_14084333611088-chloe5_986baeb8f1ce2837ab93b7147c90f0c0.jpg)
Julien Bouissou (New Delhi, correspondance)
Journaliste au Monde Suivre Aller sur la page de ce journaliste

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire