jeudi 12 février 2015

SINUSITE DE L'ENFANT

Le 1er mars 2016 est paru dans le British Medical Journal of Practice une étude qui confirme exactement ce que j'écrivais ci dessous en février 2015. Cela fait 20 ans que je le sais et que dis !!!! Les choses se sont nettement aggravées depuis 10 ans. (Influence des pédiatres) 
http://bjgp.org/content/66/644/e152

Ce qui est "marrant", c'est que l'on traite parfaitement les tuberculoses avec 4 antibios (3 suffiraient, je le répète) alors qu'on ne sait pas traiter (et que l'on ne veut pas !) correctement une banale infection ORL et bronchique notamment à hémophilus béta lactamase (positive parfois), qui empoisonne la vie des enfants et des mamans (des papas aussi). La il faudrait des antibiotiques efficaces, suffisamment longtemps, pour éradiquer l'infection, qui dans les sinus, à la fâcheuse tendance à être récurrente. mais "on" nous rabâche à longueur de journée "les antibiotiques c'est pas systématique" : plus aucun médecin ne donne d'antibiotiques........Par contre tous les gamin qui toussent sont maintenant des "asthmatiques" et se retrouvent tous avec de la ventoline et du flixotide, inutiles, alors qu'il leur faudrait de l'augmentin sur 10, 15, voire 21 jours...... C'est sur, l'utilisation d'antibiotiques inadaptés aux infections de la sphère respiratoire concoure à la sélection des germes et à l'apparition de résistances. Mais uniquement si on utilise de mauvais antibios. Quand j'écris "mauvais" cela veut dire inadaptés à la situation: Les macrolides ne sont pas efficaces sur les pneumocoques, les céphalosporines orales non plus, qu'elles soient de 2ème ou de 3ème génération. L'amoxicilline seule laisse passer pleins de germes qui rigolent quand ils voient l'amoxicilline seule. Pour expliquer les résistances, je vais faire une comparaison osée : en 1940 quand les Allemands sont venus en France, ils ont vus quelques années plus tard apparaître des résistances. Parce qu'il y avait encore des Français. S'ils avaient tués tous les Français, il n'y aurait pas eu de résistance. C'est pareil pour les germes. Si on en laisse, ils se sélectionnent et deviennent résistants. C'est pour éviter les résistances que l'on utilise 3 antituberculeux hyper actifs dans les tuberculoses. Parce qu'on veut qu'il ne reste plus un seul germe (Bk). Pourquoi ne pas faire selon le même principe pour les autres infections? N'utilisons que des antibiotiques efficaces. L'augmentin est le meilleur en ville. (je n'ai pas d'action chez eux)
J'ai des centaines (milliers ?) de cas d'enfants guéris avec de l'augmentin (non générique bien sur) alors qu'ils traînaient une toux grasse depuis 1,2,6 mois .......Véridique. J'ai des centaines de "dossiers" d'enfants guéris.
En France, on nous dit que les sinus maxillaires n'existent pas avant 3 ans. C'est bizarre parce que en Belgique, en Angleterre, aux USA, au Canada, les sinus maxillaires sont présents à la naissance. (j'ai des tonnes d'articles, je n'invente rien). Serions nous fabriqués différemment en France ? J'ai des dizaines d'articles, non français parlant de la sinusite maxillaire de l'enfant. Mais en France cela n'existe pas (sauf pour le Pr Beatrix Barry de l’hôpital Bichat à Paris qui en parle dans un magnifique diaporama. Serait-ce la seule bonne ORL en France?).
 J'ai donc traité des années durant des centaines d'enfants selon les techniques étrangères, avec succès. Le problème est qu'on a progressivement associé inexistence de sinus maxillaires à celles des frontaux, qui eux effectivement ne sont pas là avant 3 voire 6 ans. Banale généralisation. Mais bons nombres continuent à soutenir que les sinus maxillaires n'existent pas. ...  (sur quels critères? On ne sait pas) Tant pis.
Pourquoi insister sur ces sinus ? Parce que c'est là que se planquent les fameux hémophilus béta lactamase (négative ou positive) et ils sont difficiles à déloger. Il faut parfois traiter 2, voire 3 fois. Les végétations ne sont que la conséquence de l'infection du S. maxillaires, ainsi que l'otite (via la trompe d'Eustache), puisqu'ils sont tous les deux sur le chemin du pus qui s'évacue (Faudra que je mette un schéma qui explique cela) par la gravité.
Une corticothérapie orale associée, voire locale, est très utile pour traiter l'inflammation muqueuse qui bouche  le méat moyen, empêchant l’aération du sinus et empêchant de ce fait la guérison.
J'ai remarqué qu'a partir de 6 ans, les enfants sont moins infectés. Cela s'explique aisément par la modification de la sphère ORL avec la croissance et l'aération aisée des cavités ORL, sinus compris.
En attendant, tous les gamins se retrouvent avec un traitement anti asthmatique inutile...
Un petit rappel simple permet de faire facilement la différence entre asthme et infection ORL/Bronchique :
l'asthme provoque une toux sèche, à l'effort (NB : l'infection aussi), sifflante (a différencier du sifflement trachéal, ce qui n'est pas toujours facile, mais faisable : la sibilance s'entend dans le dos, pas le sifflement trachéal) . Le sibilant est un sifflement expiratoire, en fin d’expiration profonde. Il faut aussi avoir tout le temps en tête l'adage "tout ce qui siffle n'est pas un asthme" que l'on apprend tout au début de nos études spécialisées.
La lutte entre une bactérie et un polynucléaire neutrophile se termine toujours par la mort des deux. c'est comme cela que se fabrique le pus. (Cours de Med. Ex. de 3ème année). Le pus est jaune ou vert, épais, collant, parfois malodorant. Pour comprendre il faut se représenter l'aspect d'un abcès. La cavité sinusienne se comporte alors comme un abcès qu'il faut vider.
Donc un gamin qui a le "rail" jaune ou vert sous le nez, qui tousse gras, qui vomit des glaires sales (les enfants crachent rarement) est infecté par une bactérie et doit bénéficier d'antibios efficaces. L'asthme ne donne pas de fièvre. Il faut la rechercher de façon policière , même trois semaines avant, même si elle n'a durée que le temps d'une soirée, d'une journée. Cela indique qu'il y a eu infestation virale ou bactérienne. Il y a ensuite les phases dites de latence plus ou moins longue selon le germe puis active. Nous sommes des animaux à sang chaud. Nous sommes fabriqués pour que le corps reste à 37°C +- 0,4 °c quelque soit la température extérieurs qu'il fasse - 20 ou + 30 °. Le corps lutte pour maintenir la température constante. 37°8 c'est de la fièvre. 37°7 aussi.37°6 aussi. La fièvre est une façon de lutter contre une infection. L'asthme n'est pas une infection. Mais l'asthme est souvent provoqué par une infection..... (Rien n'est simple.)
La toux virale est sèche quinteuse, l'expectoration est blanche mousseuse, fluide. Le problème est que les viroses se surinfectent facilement par des bactéries (facile à comprendre : le virus abrase la muqueuse, qui devient une cible aux bactéries) . Il ne faut pas donner d'antibios tout de suite même en cas de toux grasse ou de mouchage purulent. Il vaut mieux attendre 8-10 jours, car souvent il y a une résolution spontanée. mais au delà de ce délai, les antibios doivent être systématiques (l'augmentin est actif sur les béta lactamases positives grâce à l'adjonction de l'acide clavulanique) .
Il y a 40 ans (30 ans) on retirait en excès les amygdales mais la base était bonne : l'infection.
Maintenant les enfants n'ont plus d'infections, mais de "l'asthme "(d'où les explosions  statistiques fausses d'asthme.....). pourquoi :
Histoire de mode médicale, de dogme, d'influence d'écoles.... Souvenez vous de la mode des enfants qui devaient dormir sur le ventre dans les années 90, ce qui a conduit à une épidémie de morts subites du nourrisson qui mouraient par hyperthermie, la surface d'échange thermique faciale étant masquée parce que l'enfant dormait visage contre le lit.... Et c'était conseillé par tout le monde.....J'avais refusé à l'époque parce que j'estimais que l’être humain dormait préférentiellement sur le dos depuis des millénaires. J'ai peut être sauvé mes enfants nés dans les années 90..... Qui sait ?
Maintenant on emmaillote à nouveau les nouveaux nés.......n'importe quoi......
En résumé : il faudrait traiter réellement efficacement tous ces enfants. La société y gagnerait de l'argent : arrêts moins fréquents des parents pour garder les enfants, consultations itératives  moins fréquentes, moins de traitements inutiles et chers, moins d'enfants aux urgences, moins d'hospitalisations pour des infections qui s'aggravent, et bien entendu moins d'apparitions de résistances. Dans la tuberculose, qui est l'exemple de choix, les résistances apparaissent en cas de traitement mal conduit, quelle qu’en soit la raison. C'est pareil avec les germes dits banals.
Il faut choisir les bons antibios : éviter les macrolides inactifs sur les pneumocoques, qui sont les germes les plus fréquents de la sphère respiratoire, éviter les céphalosporines orales de 2ème ou 3ème génération pour les mêmes raisons. Eviter l'amoxicilline seule (pneumocoque insensible dans 50 % des cas).
Le seul vrai antibio vraiment efficace est l'augmentin, que l'on devrait associer systématiquement en cas de rechute , même si on l'a déjà utilisé, avec un macrolide ou une céphalo de 3ème génération (notamment en cas d'hémophilus), et suffisamment longtemps parce que la pénétration tissulaire des antibios est faible en cas d'infection respiratoire, contrairement au rein par exemple.
Pas de références parce que c'est 100 % du vécu. Mais s'il le faut, je suis prêt à rechercher des références dans mes archives .

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire